Des millions de gens élèvent déjà des insectes tous les jours. Que se soit pour des études scientifiques, le loisir, la production d'appâts pour la pêche, pour la soie, le miel, etc... Mais l'élevage d'insectes comestibles (pour l'humain) doit répondre à des normes strictes, à des caractéristiques bien précises et être rentable.
Trouver l'espèce idéale à élever
Pour que la production soit rentable, il faut trouver une espèce qui se développe vite, qui ne nécessite par trop de manipulation humaine et qui ai un excellent taux de conversion. C'est-à-dire qu'un maximum de nourriture ingérée doit se transformer en protéines de qualité comparable ou supérieure à celles des espèces animales concurrentes (bovin, porc, volaille, poisson, etc.).
Aménagement des espaces
La petite tailles des insectes permet l'utilisation d'espaces restreints. Mais il ne faut toutefois pas s'installer n'importe où. Il faut veiller à éviter les problèmes environnementaux et de bon voisinage. Les enceintes d'élevage doivent donc être étanches afin d'éviter toute fuite. D'autre part, afin de faciliter les manipulation et éviter le cannibalisme, les enceintes doivent contenir des insectes au même stade de croissance. Et afin d'assurer une croissance rapide et un bon taux de conversion, la température et l'humidité doivent être constamment contrôlées.
Attention aux épidémies
L'ancêtre commun présumé des insectes et de l'être humain aurait vécu il y a plus de 600 millions d'années. Cette séparation très lointaine fait que les maladies des insectes ne sont pas transmissibles à l'homme (contrairement à certaines maladies chez les bovins, porcs, volailles, etc).
Par contre, des bactéries pouvant causer des maladies chez l'homme peuvent proliférer dans les élevages. Ceux-ci doivent donc être constamment sous contrôle et répondre aux normes les plus strictes.
D'autre part, il faut également être attentif aux maladies contagieuses entre insectes qui peuvent décimer tout un élevage. Ce qui a déjà été le cas dans plusieurs entreprises élevant des insectes. Certaines ont même dû mettre la clé sous le paillasson pour cette raison.
Bien être animal et abattage
L'abattage individuel étant impossible vu la petite taille des insectes, 3 méthodes existent actuellement pour le sacrifice collectif :
La congélation. Reconnue comme la plus douce, car les insectes sont engourdis par le froid et puis meurent.
Le déchiquetage ou la pression : mort instantanée des insectes.
L'ébouillantage : Habitude culinaire dans nos pays pour la cuisson des crustacés mis à frire vivant. Pour les insectes, leur carapace est tellement fine, qu'ils meurent presque instantanément.
La transformation
Une fois les insectes tués, il faut les transformer pour les préparer à la consommation. Ils sont soit préparés pour être consommés entiers (éventuellement aromatisés), soit transformés en poudre pour être ajoutés à d'autres produits. Il est évidemment nécessaire de garantir une bonne stérilisation et de bonnes conditions de conservation.
Se lancer dans l'élevage ?
Pas si simple, mais pas impossible. De nombreux paramètres doivent être prit en compte, en plus des formations à suivre, des autorisations à demander, etc... Et du point de vue de la réglementation européenne, ce n'est pas encore très clair dans le domaine de l'élevage et de la consommation d'insectes, mais le choses bougent sous la pression du développement de cette filière.
Article inspiré du livre : Des insectes au menu?, Vincent Albouy, éditions Quae.